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Rationnement et Ravitaillement

 

 

   Les cartes de rationnement   

 

D’une manière générale, la vie quotidienne sous l’occupation est fort différente suivant l’endroit où l’on demeure. Les citadins ne vivent pas la même situation que les ruraux.

Pourtant, tant dans les villes que dans les campagnes, tous sont soumis aux mêmes mesures qui réorganisent leur vie sociale et économique. Une image que tout le monde a en tête concernant l’occupation, ce sont les longues files d’attente devant les magasins d’alimentation, or ceci ne reflète pas la réalité dans les campagnes. C’est vrai que des produits manquent, que d’autres se font plus rares, mais dans l’ensemble, le Basèclois a de quoi subsister.

Pour acheter de la nourriture, un nouveau mode de paiement voit le jour en juillet 1940 : ce sont les timbres de rationnement ou de ravitaillement. Les timbres portent différents numéros, chaque  numéro correspondant à un produit particulier. Ceux-ci sont délivrés par l’administration communale et sont distribués par personne et par mois. Les gens vont les échanger dans les magasins d’alimentation. Cette mesure sert à éviter le "pillage" des magasins par les personnes bien pourvues et à prévenir la famine, car, à court terme, elle est crainte. Il faut trouver une solution pour tenir jusqu'aux prochaines récoltes.

Ce système voit le jour aussi parce que les stocks alimentaires de la Belgique sont limités à cause des occupants allemands qui en ont transféré une partie dans leur pays et à cause des particuliers qui se sont servis dans ce qu’il reste. De plus, le blocus économique instauré par les Alliés empêche tout commerce entre les pays libres et ceux occupés par l’Allemagne nazie. A partir de ce moment, c’est le système «D» qui prévaut. Beaucoup de personnes vont s’essayer à la culture  et à l’élevage. Combien de familles n'ont pas engraissé un cochon en cachette ?

Même s'il faut y échanger des tickets contre de la nourriture, la situation dans les villages n'est pas aussi grave que dans les villes. Il y a bien quelques familles qui connaissent des difficultés pour manger à leur faim, mais dans l’ensemble, il fait meilleur vivre à la campagne qu’en ville même si certains fermiers peu scrupuleux vendent  aussi leurs pro-duits au « marché noir » afin de réaliser de plantureux bénéfices.

Pendant la guerre, beaucoup de produits sont difficiles à trouver et d’un prix exorbitant.   Il s'agit de farine, sucre, beurre, café, savon, chocolat. Puisque ces produits manquent, on essaye de les remplacer par des produits de substitution de moins bonne qualité ou «Ersatz ». Les repas ne sont pas aussi variés qu’à l'heure actuelle et les gens se contentent de ce qu'ils ont.

 

 

 

Documents fournis par Jean-François DUFRASNES

 

 

 

 

   Carte de "ravitaillement vélo   

 

Jusqu’à fin 1946, le textile, le pain, le sucre et l’huile étaient encore strictement rationnés et l’approvisionnement libre en café, en pommes de terre ne sera autorisé qu’en 1947, voire le 1er mai 1948 pour le beurre. Il faudra attendre 1949 pour qu’on puisse parler de retour à la normale.

Du fait de la pénurie de caoutchouc générée par la guerre la fourniture de produits tels que les pneumatiques des cycles et véhicules automobiles sera non seulement strictement réglementée mais entraînera une flambée des prix.

L’utilisation intensive de la bicyclette pouvait donc à son tour générer des dépenses élevées. En 1944, remplacer un pneu de vélo est devenu un véritable luxe, un pneu neuf se vendant alors à plus de 1.000 francs belges .Un agent de la Sûreté de l’État signale même qu’il ne peut s’en procurer à moins de 1200 francs. (CEGES, Archives de la Sûreté de l’État, AA 1333, n° 259)

 

Document fourni par Jean-François DUFRASNES

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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