Fermiers et saisonniers flamands

 

 Battage itinérant des Ets Deltand à Basècles 

 

 

Petite introduction
 
Entre 1930 et 1960, on ne compte plus le nombre de fermiers et de saisonniers flamands qui sont venus gagner leur vie dans notre région. La plupart venaient de la région de Deinze en Flandre Orientale. On assistait alors pour toute une série de raisons à une sorte d'immigration, voire de colonisation de l'agriculture du sud du pays par ces gens venus du Nord. Une présence qui se constate encore aujourd'hui dans la plupart de nos villages à travers nombre de patronymes, même si elle ne se manifeste plus ouvertement comme naguère par les «messes des Flamands » de nos églises rurales.
 
C'est durant cette période que le nombre de fermes reprises par des fermiers flamands est le plus significatif. Et cela pour plusieurs raisons. Le départ de Wallons pour une plus grande exploitation ou des emplois industriels, l'absence de successeur, la vente de bâtiments par le propriétaire, le prix des terres moins chères en Wallonie qu'en Flandre...
 
 
 
La vie de ces immigrants était très souvent fruste même si assez rapidement, leurs conditions matérielles se sont améliorées.
 
- Ils ont travaillé dur ces gens-là. Ils n'étaient pas habitués à vivre comme les Wallons, qui vivaient déjà dans un certain confort. (Témoignage d’un ancien facteur)
 
À cet égard, tous les témoignages concordent. De même ceux qui concernent les saisonniers flamands. Payés à la pièce, ils étaient très courageux, âpres au gain bien entendu, mais ils avaient une vie de chien. Ils travaillaient quatorze à quinze heures par jour. Ils logeaient dans les annexes des fermes, se nourrissaient de soupe au lard et de pommes de terre et ne s’en retournaient dans leur famille qu’une fois la campagne terminée, parfois donc après plusieurs semaines.
 
Un fermier de Bury me racontait : Ils travaillaient comme des bêtes. Vous les voyiez penchés à deux, même quand il pleuvait, pour démarier et pour tirer les betteraves à la main, une à une. Ils vivaient chichement pour retourner au plus tôt avec le plus gros magot possible.
 
Et puis les choses ont changé. Avec l'arrivée massive des tracteurs en 1950, on assista à la disparition progressive des emplois saisonniers.
 
 
 

 Documents envoyés par un descendant d'un de ces ouvriers saisonniers 

 

 

Mon père était Valère DHAEYERE, né en février 1925 à Bachte-Maria-Leerne près de DEINZE, Flandre Orientale.

 Il est décédé en mai 2011.

 Autrefois mon père était un ouvrier saisonnier. Je suis son fils aîné, né en octobre 1953.

 Je savais que mon père à l'époque était un travailleur saisonnier

 Les quelques traces de ses emplois saisonniers tant en France pour les campagnes sucrières qu’en Wallonie dans le lin et le battage sont plutôt rares.

 Pourtant, je suis en possession de deux photos concernant Basècles.

 Sur la première mon père est à gauche au-dessus de la batteuse avec une fourche à la main.

 Au sommet de la plaque de la batteuse quelques mots clés : Valère Deltand, batteur, Basècles.

 

 Lors d'une conversation en novembre 2008, mon père m'a dit que ces clichés dateraient de l’immédiat après-guerre. (1946-1947). 

 Il était accompagné par plusieurs autres travailleurs saisonniers de la région de DEINZE. 

 De ce groupe, il existe également une photo. (Les deux images ont la même taille et le même bord dentelé)

 

Sur la photo mon père est le troisième à partir de la gauche avec les bras écartés porte une casquette. 
 Ces deux photos sont prises dans la cour d'une ferme. 
 S’il ne se souvient plus de l’endroit où ont été prises les photos il s’agit incontestablement de Basècles ou de ses environs. 
 D'avance mes remerciements pour la contribution à l’image de la biographie de mon père.
 
 Dans le même temps avec mes salutations amicales. 

 Thierry DHAEYERE, 9032 Wondelgem/ GAND

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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