L’ancienne église était petite et basse, formée d'une seule nef et dépourvue d'ornements. Un porche étroit y donnait entrée, sur la façade. Primitivement couverte de chaume, elle avait été recouverte de tuiles vers 1660.
La population du village ayant augmenté considérablement depuis sa construction, le 1er février 1771, les « mayeur et échevins du village et comté de Basècles remontrent à Messieurs les abbé et religieux de Saint-Ghislain qu'il est à remarquer que l'église du dit Basècles est destituée de toute solidité quant à certaines parties menaçant ruine, tant en murailles qu'en couverture, au surplus mal construite et trop petite pour contenir le peuple d’aujourd’huy ».
Cet appel fut entendu, car les religieux de Saint-Ghislain firent construire, à leurs frais, en 1779, l'église actuelle, ainsi que le rappelle un chronogramme au-dessus de l'entrée principale:
CVnCtIs hIs optantIbVs aManDo praeLato sVrreXI
Que l'on pourrait traduire par cet autre chronogramme :
Le CIeL bénIt Votre VoeU soUs aManD préLat Je sUrgIs
L'abbé de Saint-Ghislain était alors dom Amand Cazier, et les paroissiens de Basècles firent chanter un service pour ce comte de Basècles en octobre 1782. Les armes de l'abbaye sont figurées au frontispice de l'église, avec la légende Amore fraterno.
La date de 1779, rappelée par le chronogramme, n'est pas celle de l'achèvement de l'église, mais de son commencement, ou peut-être de la construction du clocher, qui a dû être édifié seul d'abord. On n'abattit l'église que le plus tard possible. Dans le compte du massard1, on lit, en effet avoir loué une grange pour y célébrer les offices divins du 12 avril 1780 au 12 avril 1781.
© Photo Jean-Pol GRANDMONT
L'église, construite en briques, est à trois nefs et à cinq travées, longue de 31 mètres, large de 14; le chœur, en hémicycle, de 8 m de long et 6 de large, est éclairé par cinq fenêtres.
© Photo Jean-Pol GRANDMONT
Les petites nefs, éclairées chacune par six fenêtres, sont séparées de la nef centrale par des colonnes en pierres de taille, et détail remarquable, à fût monolithe.
Toutes les fenêtres sont garnies de vitraux; ceux du chœur représentent l'Adoration des Mages, le Sacré-Cœur de Jésus, le Saint Cœur de Marie, saint Isidore le laboureur, et saint Louis roi de France. Les trois premiers ont été donnés par Mlle Pacifique Battaille;les deux autres par la famille legrand
Ceux des 12 autres fenêtres sont dédiés à divers saints.
Le maître-autel, don de J-B. Daudergnies, est en marbre de Gênes, mis en relief par un fond de marbre noir de Basècles; il est soutenu par quatre colonnes. Avant 19652 il était surmonté d'un retable formé d'arcades.
L'autel de la Sainte-Vierge date de 1765.
Celui de Saint-Martin est venu de Moustier en 1843.
On y voit dans la niche centrale une statue équestre de saint Martin partageant son manteau avec un pauvre. Elle est en bois polychromé, du XVIIe siècle.
La cuve baptismale, en pierre bleue, de forme hexagonale, est du XVe siècle.
Les stalles du chœur sont en chêne et datent de 1825.
La chaire de vérité, datant du XVIIIe siècle, est une cuve polygonale. Les différentes faces représentent les quatre évangélistes dans des médaillons finement sculptés. L’agneau mystique est couché sur le livre des sept sceaux.Un dossier de chêne relie la cuve à l’abat-voix.
Originellement elle était adossée au deuxième pilier devant l’autel de Saint Martin. Traditionnellement, elle aurait dû se trouver « du côté de l'évangile » (donc à gauche pour l'observateur).Peut-être est-ce pour cela qu’elle est maintenant fixée sur l’avant dernier pilier gauche ?
Tout comme la chaire de vérité le banc de communion date du XVIIIe siècle. Retiré après 19652, il n’a pas rejoint son emplacement d’origine mais les deux parties fixes sont placées de chaque côté de l’autel.
Les quatre confessionnaux, dont deux remontent à 1786, sont eux aussi de style Renaissance.
Les tableaux du Chemin de Croix, sortis de l'École Saint Luc de Tournai, bénis solennellement le 18 juin 1896, ont été offerts par plusieurs familles de la paroisse.
Au fond de la nef droite se voit une Assomption, due au peintre athois Denher, datée de 1828.
A signaler aussi une magnifique statue de Saint Hubert en bois polychromé datant du début du XIXe siècle. Pour des raisons évidentes de sécurité celle-ci a été retirée de la vue au public.
1 ancien nom d'un bas-officier de ville
2 modifications apportées à la suite de la "messe de 1965 " :la célébration se fait face au peuple ;la proclamation de la Parole a lieu à l’ambon (et non plus à l’autel) ; l’homélie a lieu à l’ambon (et non plus en chaire) ;le dernier évangile et les prières introduites à la fin de la messe par Léon XIII sont supprimés.
Voir aussi :
Bicentenaire de l'église 1779-1979 par Pierre-André Delforge
Cartes postales anciennes : Eglise Saint Martin