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Un Bulletin Paroissial de 1905

 

Bulletin Paroissial du 18 juin 1905


 



La mangeuse d'hommes 

Savez-vous, mes chers paroissiens, qui est ainsi qualifiée aujourd'hui ?

C'est une maladie terrible, redoutable, parce qu'elle ne pardonne pas; redoutable, parce qu'elle est contagieuse : c'est l'hydre aux cent têtes qui peut nous atteindre chez nous, dans la rue, dans les locaux publics, partout, redoutable, parce qu'elle fait le vide autour de ses victimes, redoutable, parce qu'elle dévore à elle seule autant d'hommes que la diphtérie, la scarlatine, la rougeole, le croup et le typhus réunis, redoutable pour vous surtout, parce qu'elle semble avoir établi son quartier-général en notre localité, vu que les trois cinquièmes des décès lui sont dus et qu'elle décime vos familles sans égard pour les constitutions les plus robustes, redoutable enfin parce que nulle mesure n'est prise pour enrayer sa marche fatale et grandissante: cette maladie c'est la tuberculose ou phtisie, vulgairement appelée, maladie de langueur.

Combien il est impitoyable ce mal, ennemi de la jeunesse radieuse d'espoirs et de rêves, qui l'incline vers la terre! Combien il est désolant ce mal qui ouvre une tombe sous les pas d'un jeune homme ou d'une jeune fille de vingt ans, souriant à la vie ! Combien cruel ce mal qui ravit à une mère qui veillait dans l'angoisse et dans les larmes, ce qu'elle a de plus cher avec ses plus douces espérances ! Combien triste et désespérante cette maladie qui creuse chaque jour plus profondément sur le front pâle de sa jeune victime et sur ses joues amaigries et dans l'orbite sombre de ses yeux et sur ses lèvres blanchissantes les traits et les plis sinistres de la mort !

J'ai indiqué les précautions à prendre pour empêcher la propagation de la tuberculose (voir Bulletin, I année no 4). Elles ont été lues sans attirer davantage l'attention des lecteurs que le boniment d'une insignifiante et menteuse circulaire. Je les réédite dans l'espoir que tous vous en ferez votre profit :
1. Tenir les malades très propres : c'est dans les crachats, les selles, les sueurs que se trouvent les germes de la maladie se défier de toutes les déjections du malade.
2. Tous les linges souillés doivent être brûlés ou bouillis immédiatement dans l'eau savonneuse.
3. Toutes les personnes qui soignent le malade doivent se tenir très propres et avoir soin de se laver les mains après avoir touché les linges ou les objets à son usage.
4. Dans les vases destinés à recevoir les crachats, etc., placer à l'avance de l'eau de chaux: vider le tout directement dans une fosse d'aisance bien cimentée.
5. Empêcher absolument les visites des voisins et connaissances, car les visiteurs risquent d'emporter chez eux des germes de la maladie.
6. Réserver des linges, mouchoirs, essuie- mains, draps de lit, etc., à l'usage exclusif des malades; de même des cuillers, jattes, verres, etc. Le tout doit être laissé dans la chambre pour que personne ne puisse s'en servir.
7. Aérer et éclairer fortement la chambre du malade. L'air et la lumière du soleil sont de puissants désinfectants.
8. Ne jamais balayer une chambre de malade dans les poussières du plancher, des meubles, il y a de nombreux germes nuisibles. Eviter de les répandre dans l'air et pour cela les enlever à grandes eaux, ou du moins avec des linges mouillés.
9. Les gens de la famille et les garde- malades doivent se bien nourrir; éviter les liqueurs et tout ce qui affaiblit.
10. Après la mort du phtisique désinfecter sa demeure, et tout ce qui a pu être en contact avec le malade. Pour cela faire bouillir linges, habits, vases pendant une demi-heure; aérer fortement et longtemps les chambres; laver les planchers et les murs; badigeonner. Employer les désinfectants spéciaux prescrits par le médecin.

 

 

Petit détail qui m’est tout personnel :


Dans les publications des baptêmes il est fait mention de celui de Guillaume Cattoire ,fils d’Adolphe et de Sylvie Saffre. Corrigeons d’abord l’orthographe du nom : Catoire avec un seul « t ».
Il se fait que ce Guillaume était le frère cadet de mon gand-père Adolphe ( l’ainé de quatre garçons, il portait par tradition le même prénom que son père) .
Orphelin très jeune il entama quand même des études qui lui permirent d’entamer une brillante carrière à l’Administration des Douanes où il termina au poste de Directeur-adjoint.
J’ai retrouvé dans les archives de mes grands-parents une photo datant de la fin des années 20 où il pose en tenue de lieutenant des douanes en compagnie de la brigade (premier assis à gauche).

 

Date de dernière mise à jour : 23/05/2024

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